QUARANTAINE DÉSERTIQUE, mars 2020


"Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière"

Le virus du vingt-et-unième siècle s'est déjà bien installé ici et ailleurs. Alors que nos amis en Europe se font restreindre leurs libertés et se voient confinés chez eux, nous avons pris la décision de nous isoler volontairement.
Pour dire vrai, l'effroi que suscite notre présence dans certains espaces publics et l'entêtement de la police à nous mettre dehors de leur village, nous pousse petit à petit à l'écart de cette société masquée.
Chance pour nous, notre maison est montée sur roues, ce qui signifie que le confinement, nous le passerons où bon nous semble et ce choix est vite fait... nous faisons le plein de nourriture, d'eau et de diesel et nous roulons des kilomètres et des kilomètres.

Nous voici arrivés au centre du plus grand désert iranien, le Dasht-e Lut. Ici personne pour nous chasser où nous regarder de travers, finalement pas un homme pour nous emmerder !
Là voilà la quarantaine, la vraie. L'endroit le plus chaud de la planète Terre agit tel un énorme sauna sur nous, tuant tout ce qui pourrait trainer comme être vivant à la ronde, virus compris...
Il fait chaud.
La journée, le soleil fait disparaître nos ombres, le vent sillonne nos lèvres et le sable pénètre nos yeux.
L'horizon danse et la sueur de nos corps ne perle même plus.
Tout est sec.
La nuit, une brise tiède se lève, l'air est chaleureux et doux comme un baiser dans la nuque.
La lune nous apparaît plus grande que jamais.
On est bien.


Une semaine plus tard, nous atteignons l'autre côté de cette étendue désertique.
Non loin de la frontière afghane, notre premier contact humain se fait avec des militaires qui nous chassent de leur oasis. Nous leur faisons comprendre qu'il nous faut absolument trouver de quoi manger et boire. Heureusement pour nous, les enfants ça aide dans ces cas-là...
Après avoir fait le plein d'eau, ils nous expulsent de leur village en nous offrant pas loin de trois kilos de dates. Paradoxe à l'iranienne !
Dans le rétroviseur, nous les voyons brûler notre poubelle et arroser, pour la troisième fois, la fontaine avec du chlore.

Nous sommes de retour sur des routes asphaltées et nous mettons le cap sur le prochain désert, le Dasht-e Kavir. La situation Covid reste inchangée et nous préférons bien plus la compagnie des dromadaires et des scorpions à celles des visages masqués et des gels hydroalcooliques.

@ Meybod, Iran

@ Meybod, Iran

@ Keshit, Iran

@ Mesr, Iran

@ Mesr, Iran

@ Mesr, Iran

CUARENTENA EN EL DESIERTO, marzo 2020


“Hombre, acuérdate de que polvo eres y que al polvo volverás”

El virus del siglo XXI ya esta completamente instalado aquí y más allá. Y mientras nuestros amigos europeos ven su libertad restringida, estando confinados en sus hogares, nosotros decimos tomar la decisión de aislarnos voluntariamente.
Al decir verdad, es el miedo que suscita nuestra presencia en algunos espacios públicos y la terquedad de la policía a echarnos de los pueblos, lo que poco a poco, nos empuja a apartarnos de dicha sociedad enmascarada.
Por suerte, tenemos una casa sobre ruedas, lo que significa que pasaremos el confinamiento allí donde nos parezca . Dicha elección se concreta rápidamente...Nos aprovisionamos de comida, agua e diesel y conducimos kilómetros y kilómetros.

De este modo, llegamos al centro del desierto mas grande de Irán, Dasht-e Lut. Aquí no hay nadie que pueda echarnos o mirarnos mal, en fin, no hay ni tan solo una persona que pueda molestarnos.
La verdadera cuarentena. El lugar más caliente de la Tierra, se comporta sobre nosotros como una enorme sauna, matando toda especie de ser vivo que pudiera merodear por los alrededores, virus incluido...
Hace calor.
De día, el sol hace desaparecer nuestra sombra, el viento agrieta nuestros labios y la arena penetra nuestros ojos.
El horizonte baila y el sudor de nuestros cuerpos ni siquiera despunta.
Todo esta seco.
De noche, la brisa se levanta y el aire caluroso y suave, acaricia nuestras nucas.
La luna nos parece más grande que nunca.
Estamos a gusto.


Una semana más tarde, alcanzamos el otro lado de este vasto desierto.
No lejos de la frontera afgana, hacemos nuestro primer contacto humano con unos militares que nos acorralan en su oasis. Les hacemos entender que necesitamos, absolutamente, encontrar algo de comer y beber. Menos mal que lo niños en estos casos, pueden ser de gran ayuda...
Después de haber rellenado nuestro deposito de agua, nos expulsan del pueblo , no sin regalarnos tres kilos de dátiles. ¡Paradoja iraní!
A través del retrovisor, les vemos quemar nuestra basura y rociar el grifo del agua, por tercera vez, con cloro.

Regresamos sobre carreteras asfaltadas y ponemos dirección al próximo desierto, Dasht-e kavir. La situación Covid continua sin cambios y por ello, preferimos la compañía de dromedarios y escorpiones a la de rostros enmascarados y geles hidroalcohólicos.